La carte scolaire, rempart contre l’égalité des chances ?
Passer de l’école subie à l’école choisie.
Qu’est-ce que la carte scolaire ?
• Instaurée en 1963, la carte scolaire est le découpage géographique d’un département ou d’une commune en secteurs d’affectation. A chaque établissement correspond un secteur géographique défini de manière stricte : tout élève doit être scolarisé dans l’établissement du secteur où sa famille est domiciliée, sauf dérogation.
Qu’est-ce qui ne marche pas ?
• L’objectif de brassage social est aujourd’hui régulièrement contourné.
• La crainte de l’échec scolaire pousse un certain nombre de parents à chercher des solutions alternatives à celles proposées par l’Education nationale, en particulier le contournement de la carte scolaire, aujourd’hui au centre de nombreuses critiques.
• En moyenne, 29% des collégiens français étaient scolarisés hors de leur collège de rattachement en 2001. Ils sont 40% à Paris. La moitié des demandes de dérogation seulement sont réellement justifiés, les autres correspondent à un refus de fréquenter l’établissement du quartier, jugé comme potentiellement responsable du futur échec scolaire de l’enfant.
• Le système de la « carte scolaire » est devenu profondément injuste. La sectorisation, qui avait à l’origine pour objet de favoriser la mixité, conduit actuellement à la « ghettoïsation scolaire ». Les parents des couches les plus favorisés (ou les parents les plus motivés qui acceptent de lourds sacrifices) contournent la carte scolaire en inscrivant leurs enfants dans des établissements privés. D’autres parents usent de leur influence, de leur connaissance du système (20% des enfants d’enseignants sont scolarisés en dehors de leur secteur d’affectation) pour obtenir, au travers de domiciles fictifs ou d’options rares ou tout simplement de dérogations, l’inscription de leurs enfants dans l’établissement de leur choix.
• Enfin, la carte aurait accru la ségrégation urbaine, beaucoup de familles choisissent le lieu de leur domicile en fonction de l’établissement scolaire de rattachement, ce qui a un effet sur les prix.
• Aujourd’hui, le libre choix est réservé à ceux qui connaissent les combines ou qui en ont les moyens, c’est ce qu’on appelle en d’autres occasions, un « délit d’initié ».
• La liberté totale de choix de l’école est pratiquée chez la plupart de nos voisins. Y compris dans les social-démocraties nordiques ! De plus, toutes les études d’opinion révèlent qu’une très large majorité de français réclament cette liberté de choix.
Pourquoi Nicolas Sarkozy propose la suppression de la carte scolaire ?
• Donner à tous les parents la même liberté de choix de l’école de leur enfant est la meilleure manière de garantir la liberté et l’égalité des familles, un luxe dont seuls les familles aisées ou diplômées peuvent aujourd’hui bénéficier en contournant la carte scolaire, en fixant leur résidence dans des quartiers huppés ou ayant recours à l’enseignement privé.
• C’est fédérer enseignants et parents autour d’un projet d’établissement librement consenti, un facteur de succès majeur qui a fait ses preuves dans d’autres pays et qui explique en partie le succès actuel de l’enseignement privé.
• C’est permettre :
• aux parents de comparer les différents projets d’établissement et de choisir celui qui leur paraît le mieux pour leur enfant
• aux enseignants et au chef d’établissement de se fédérer autour d’un projet éducatif spécifique
• de créer de l’émulation entre les établissements et d’inciter chacun d’entre eux à améliorer ses performances
• d’offrir à chaque enfant un projet adapté à ses besoins
• La suppression de la carte scolaire sera évidement encadrée :
• un contrat d’objectifs entre l’Etat et chaque établissement scolaire public
• une évaluation régulière et approfondie de tous les établissements sera effectuée et surtout mise à disposition de toutes les familles
• les chefs d’établissement seront reconnus comme de véritable chef d’équipe et garant du projet éducatif spécifique de son établissement
• l’Etat s’engagera à aider les établissements les moins favorisés en leur donnant des moyens supplémentaires
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